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Leçon 3 Qui suis-je ?
Un peu tôt pour faire de la philosophie en arménien, néanmoins on peut commencer par se présenter... Deux inconnus se rencontrent à une soirée typiquement arménienne (comme celle organisée par le comité, l'UGAB ou le Hamaskaïn...)
Salpy : Parev. Yes Salpy-n 'em. Kou anoun-et intch é?
Bonjour. Moi, c'est Salpy. Tu t'appelles comment ?
Yes Salpy-n 'em : litt. moi je suis Salpy. Notez la position des mots, où le verbe se met à l'arrière. Notez aussi le suffixe 'n' qui s'ajoute au nom (typiquement arménien nom de fille). Le suffixe 'n' suivant une voyelle (Salpy-n) et le suffixe 'e' suivant une consonne (doun-e) sont utilisés comme article défini (le, la, les : pas de distinction de genre ni de nombre... ce qui rend les choses faciles, non ?)
Kou anounet : ton nom... Anoun : nom. On aurait pu simplement dire 'anounet' sans le 'kou' comme on peut dire aghtchig 'em sans le pronom 'yes' (=je). La particule 'et' marque la 2e pers du possessif. 'Kou' qui dénote la 2e pers du possessif accompagne pour renforcer l'idée de la possession dans le genre 'ton nom à toi'.
Intch é : litt. quoi est. Donc : c'est quoi ? où 'é' représente le verbe être au présent de la 3e pers du sg. Notez que l'adverbe d'interrogation se place à la fin ici, un peu comme si on disait : ton nom, c'est quoi ?
Serpouhi: Parev Salpy. Anoun-ess Serpouhi é. Toun our déghén ess ?
Bonjour Salpy. Je m'appelle Serpouhi. Tu viens d'où ?
Anoun-ess : Mon nom. Notez la terminaison 'ess' qui marque la possession de la 1e pers du sg. Notez aussi la construction de la phrase, donc : mon nom Serpouhi est.
Our : où (facile !) Déghen : endroit. Our déghen : Litt. de quel endroit, d'où.
On aurait put omettre le Toun' (tu) et simplement dire Our déghen ess ?
Salpy : Yes Belgica hay em. Yev toun?
Moi je suis un(e) arménien(ne) de Belgique. Et toi ?
Belgica hay : Expression typique à la diaspora. Je suis arménien(ne) : Hay 'em... et on y ajoute de quel pays, ici de la Belgique... De la France, ça donnerait : Franssa Hay ; US : Amériga Hay...
Yev : et
Serpouhi: Yes-al Paris gabrim. Dzenokhk-iss héd.
Et moi, j'habite Paris. Avec mes parents.
Yes-al : al -> aussi. On pourrait vouloir dire moi aussi. Mais ici yes-al veut plutôt dire : et moi
Paris gabrim : j'habite Paris. On peut décomposer comme ceci : g-abri-m, où le préfixe 'g' marque le verbe conjugué ici au présent ; la terminaison 'm' la 1e pers du sg au présent et 'abri' le radical qui reste inchangé pour toutes les personnes
Dzenokhk : parents. Dzenokhk-iss : où le 'iss' équivaut à la possession à la 1e pers du sg (mon, ma, mes)
Héd : avec. Se place après le mot qu'il accompagne.
Salpy: Yes arantsiness gabrim. Pejichk em. Yev toun?
Moi j'habite seul(e). Je suis docteur. Et toi?
Arantsin : seul(e) en général Arantsin-ess : (moi) seul
Pejichk : docteur
Serpouhi: Yes mod adénén biddi amoussnanam.
Moi bientôt je me marie.
Mod adénén : bientôt
Amoussnanal : se marier... biddi amoussnanam : 'biddi' marque le futur ; la terminaison 'm' la 1e pers sg --> je vais me marier.
Notez qu'on dit amoussine : mari et amoussin-ess : mon mari
Salpy: tchéss achkhadir?
Tu ne travailles pas ?
Tu travailles se dit : g-achkhadi-ss (terminaison 'ss' pour la 2e pers sg) or la négation comme on l'a vu plus haut change la forme du présent : tch-éss (la terminaison se place au niveau du 'tch') achkhadir (le 'g' tombe et la terminaison est remplacé par un 'r' à toutes les personnes). Consultez la leçon 4 - point 7 pour une explication précise de la construction de la négation.
Serpouhi: Intch bédk ga?
Pourquoi travailler ?
Intch : quoi
Bédk : besoin
Ga : il y a
-> Quel besoin y'a-t-il ?
L'expression Bédk ga (il y a le besoin ; donc il faut) est important. Par ex : Il faut de l'amour. Ser bédk ga.
Salpy: ??
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